Côte d’Ivoire : les cinq moments marquants de l’année 2024

En 2024, les Ivoiriens ont vécu de très fortes émotions. La Côte d’Ivoire a remporté la troisième CAN de son histoire après un sacré alignement de planètes. De l’organisation de cette Coupe d’Afrique des Nations à la troisième étoile en passant par la prise du pouvoir inattendu d’Emerse Faé après le limogeage de Jean-Louis Gasset en pleine compétition, retour sur une année unique pour le pays de l’hospitalité.

La Côte d’Ivoire pays hôte de la CAN 2023

Pour la deuxième fois de son histoire, la Côte d’Ivoire a organisé la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). La première était en 1984, soit 40 ans après. Ce retour de la CAN sur le sol ivoirien était donc un enjeu politique majeur pour l’Etat ivoirien mais celui-ci va relever le défi au-delà même des attentes grâce à la vision éclairée du président Alassane Ouattara qui a déboursé 1,5 milliard de dollars. Le sport en général et plus particulièrement le football étant un levier de soft power et de renforcement du rayonnement à l’international, les autorités ivoiriennes ont mis les bouchées doubles pour organiser « la meilleure CAN de l’histoire » selon les mots de Patrice Motsepe, président de la Confédération africaine de football (CAF) le soir de la finale. « Plus d’un milliard de personnes l’ont suivi. Nous devons être fiers d’avoir organisé une compétition de cette qualité. Le peuple ivoirien est exceptionnel », a ajouté le Sud-africain. Pour l’Etat, c’était aussi la vitrine parfaite pour vendre la destination Côte d’Ivoire, exposer la diversité culturelle du pays et stimuler la croissance économique à travers les différentes opportunités d’investissements. Avec ses six stades homologués et la qualité de ses infrastructures routières, la Côte d’Ivoire est devenue un hub régional et africain qui accueille les pays du continent qui n’ont pas d’arène homologuée par la CAF.

Jean-Louis Gasset limogé en pleine CAN

Au-delà de la livraison des infrastructures qui ont impressionné les inspecteurs de la CAF et les observateurs internationaux, personne ne pouvait prédire le déroulé de la compétition, encore moins le parcours des Eléphants. La Côte d’Ivoire a pourtant bien commencé en battant la Guinée-Bissau (2-1) en match d’ouverture au Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé le 13 janvier 2024. Seko Fofana a marqué le premier but de cette CAN 2023. Ensuite, les hommes de Jean-Louis Gasset se sont inclinés (0-1) lors de la deuxième journée contre le Nigeria, se compliquant ainsi la tâche car il fallait au moins un nul sinon une victoire lors de la dernière journée des phases de poules pour éviter de sortir les calculettes. Mais contre la Guinée Equatoriale, la Côte d’Ivoire a coulé, se faisant humilier 4-0 par le Nzalang Nacional. Débâcle à laquelle Jean-Louis Gasset n’a pas survécu et a été licencié par la Fédération ivoirienne de football (FIF). Dans un premier temps, la piste Hervé Renard a été évoquée alors que ce dernier était encore sélectionneur de l’équipe de France féminine. Elle a été rapidement refermée puis la confiance a été donnée à Emerse Faé, adjoint sous Gasset.

Emerse Faé, prophète dans son pays

Jusque-là dans l’ombre de Jean-Louis Gasset, Emerse Faé va être promu sélectionneur par intérim des Eléphants de Côte d’Ivoire, qualifiés miraculeusement pour les huitièmes de finale de la CAN après un sacré alignement de planètes. Pour son premier match, il devrait affronter le Sénégal, champion d’Afrique en titre et auteur d’un sans-faute en phase de groupes. Mais les Eléphants, menés jusqu’à la 85e minute vont s’imposer aux tirs au but (5-1) après un match nul (1-1) au terme des prolongations. Même scénario face au Mali en quart de finale. Mais les Eléphants qui étaient menés jusqu’à la 89e minute ont évité les tirs au but cette fois-ci en l’emportant 2-1 au bout du temps additionnel des prolongations grâce à Oumar Diakité (120+2) après l’égalisation de Simon Adingra à la 90e. C’était le miracle de Bouaké après celui de Yamoussoukro face aux Lions de la Teranga. En demi-finale, la Côte d’Ivoire a retrouvé Ebimpé où il a battu (1-0) la RD Congo pour se qualifier en finale de sa CAN.

La 3e étoile

« Cabri mort est-ce qu’il peut mourir encore ? », cette chanson d’autodérision des supporters ivoiriens lors des phases à élimination directe de la CAN 2023 témoignait des émotions par lesquelles ils sont passés tout au long de la compétition. Pour les Eléphants qui avaient perdu face aux Super Eagles en phase de groupes, c’était inimaginable de s’incliner à nouveau face au Nigeria. Mais là encore, ils ont dû faire une nouvelle remontada. Franck Kessié (62e) et Sébastien Haller (81e) ont répondu à l’ouverture du score de William Troost-Ekong (38e) et permis aux Eléphants de s’imposer cette fois-ci (2-1) pour remporter la troisième CAN de leur histoire le 11 février 2024. Avec le sacre du pays hôte, la compétition s’est terminée en beauté et des scènes de liesse populaire ont envahi les rues d’Abidjan, de Yopougon à Abobo en passant par Koumassi. Tout le pays était en fête. Une semaine après le sacre, Emerse Faé été confirmé sélectionneur avec un contrat de deux ans renouvelables à la clé : « Emerse était jusqu’à présent entraîneur par intérim et il vient d’être confirmé ce jour entraîneur titulaire. C’est un contrat de deux ans jusqu’à la Coupe du monde 2026, et renouvelable », a annoncé Idriss Diallo, président de la FIF le 19 février lors d’une cérémonie de présentation du trophée.

Emerse Faé, meilleur entraîneur africain de l’année

En quatre matchs, Emerse Faé a changé le destin du football ivoirien sur la CAN 2023 mais aussi le sien. Le 16 décembre dernier, il a été consacré « Meilleur entraîneur masculin de l’année 2024 » pour cet exploit retentissant que lui et son staff ont accompli à la tête des Eléphants. Il est ainsi devenu le premier entraîneur ivoirien à remporter le prix depuis sa création. Comme défis, il doit désormais qualifier la Côte d’Ivoire pour la Coupe du monde 2026 et défendre son titre de Champion d’Afrique au Maroc lors de la CAN 2025.

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