Président du Parti des Démocrates Panafricains (PDP), député et président de la Commission de l’Education et du Développement Socio-culturel à l’Assemblée Nationale Togolaise, Innocent Kagbara est actuellement en Côte d’Ivoire pour la promotion de son nouveau livre « Ma Vision 2050 ». Présent également à Bouaké pour le forum des Affaires « Invest in Bouaké », l’Honorable député a accordé une interview conjointe à Ouest Foot Afrique / Le Sportif228. Un entretien dans lequel il a évoqué l’organisation de la CAN 2023, ses analyses sur le premier tour, ses favoris. Il s’est également prononcé sur le choc des 8ès de finale à venir entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire le lundi 29 janvier à Yamoussoukro (20h GMT).
Lisez plutôt la première partie de cet entretien !
Ouest Foot Afrique : En tant qu’homme politique et amoureux du sport en général et du football en particulier, que vous inspire exactement une Coupe d’Afrique des Nations ?
Innocent Kagbara : Chez moi, une Coupe d’Afrique des Nations, c’est se retrouver dans la fraternité, pour jouer. Ça peut être le ballon rond, ça peut être une autre discipline. Mais, c’est juste un rendez-vous de la promotion de l’excellence et du vivre-ensemble.
OFA : Vous venez régulièrement en Côte d’Ivoire, quelles appréciations faites-vous de l’organisation de la CAN 2023 ?
IK : La Côte d’Ivoire est un beau pays, un pays très accueillant parce qu’ils ont la solidarité africaine que nous avons et la chaleur des autres nationalités et c’est ce que nous saluons. Il y a aussi la sécurité. Ce que nous avons le plus vu, ce sont les infrastructures. En si peu de temps, il y a eu un effort au niveau des infrastructures. Nous qui avons quitté Abidjan pour venir à Bouaké, nous avons vu qu’il y a une Autoroute et quand vous voyez la qualité de ses infrastructures, je pense que nous sommes fiers d’être africains. Vous savez que nous sommes panafricanistes et nous voulons des sociétés africaines aux problèmes africains.
OFA : Le premier tour de la CAN 2023 a pris fin mercredi. Quelles analyses pouvez-vous faire après les 36 matchs joués ?
IK : Il faut dire que je ne me suis pas trompé sur l’élimination du Ghana (rires). Nous avons été impressionnés par la cérémonie d’ouverture. C’est la première des choses à retenir. La seconde, c’est vrai qu’il y a eu des difficultés sur l’achat des billets. Dans l’ensemble, je crois que les choses se sont quand-mêmes bien passées et nous sommes satisfaits de la qualité des infrastructures qui nous accueillent. Nous sommes ici à Bouaké, nous étions à Abidjan. Ce qu’il faut retenir aussi, c’est qu’il n’y a plus de petites équipes. Véritablement quand vous prenez les 24 équipes, elles se valent. C’est vrai qu’il y a le Sénégal, le Maroc, qui sont sortis du lot. Mais, la vraie CAN commence à partir des huitièmes. C’est en huitièmes qu’on verra véritablement la force des équipes. Là-bas, il va falloir que certaines équipes mouillent le maillot. Les individualités seules ne pourront pas suffire. Il faut de l’automatisme, il faut une certaine fluidité, il faut une construction d’ensemble, du jeu et il faut concrétiser des occasions de buts.
OFA : Au-delà du Maroc et du Sénégal, quelles autres équipes vous ont le plus impressionné ?
IK : Vous prenez les Namibiens, les Tanzaniens, vous prenez aussi la Mauritanie. Il faut signaler également la force du caractère du Cameroun, être mené et rattrapé le retard et puis gagner 3-2, il fallait le faire (ndlr, le dernier match dans le Groupe C contre la Gambie à Bouaké).
OFA : Comment pouvez-vous expliquer la phase de poules moyenne de la Côte d’Ivoire, pays hôte ?
IK : La Côte d’Ivoire, c’est le vrai continent (rires). On ne peut pas jouer une CAN sans le vrai continent. Dès que nous avons vus le premier match, nous nous sommes dit que cette équipe a un petit problème. Au fil du temps, ça s’est révélé juste. Il va falloir beaucoup plus de détermination. Il faut qu’ils aient envie de gagner.
OFA : La phase à élimination directe débute ce samedi. Quels sont vos favoris pour la victoire finale ?
IK : C’est très difficile de faire des pronostics à partir de ce moment parce que les équipes se valent comme je l’ai dit. Il en reste 16. Après cette phase des huitièmes, il en restera 8. Déjà, la Côte d’Ivoire joue contre le Sénégal, champion en titre, ça ne sera pas évident. Je n’ai pas de pronostics mais tout ce que j’aimerais dire à partir de ce moment, c’est que le meilleur gagne. Nous voulons du beau jeu et nous aurons du jeu. Quand vous voyez la qualité de ce qui est produit comme jeu lors de la CAN, je pense que nous méritons plus de 5 places à la Coupe du Monde (le nombre est passé à 9 + 1 dès le Mondial 2026, ndlr). Quand on voit la qualité de ce qui est délivré. Il faut encourager ce mouvement pour que nos équipes africaines puissent aller un peu plus de l’avant.
OFA : La Côte d’Ivoire a-t-elle les capacités pour éliminer le Sénégal, une équipe qui a fait le plein dans le Groupe C au premier tour ?
IK : Les Sénégalais même disent que « Impossible n’est pas Ivoirien ». Contre les champions d’Afrique qui ont déroulé un beau jeu, vous voyez un peu de l’engagement, une cohésion dans l’équipe malgré l’arrivée de nouveaux joueurs. Le Sénégal a su refaire son équipe avec de nouvelles personnes. C’est ce qui manque à la Côte d’Ivoire. C’est ce qui manquait aux Camerounais. Avec le dernier match des Camerounais, je pense que les automatismes sont en train d’arriver. Mais, c’est ce qui manque fondamentalement aux Ivoiriens. Il y a des talents qui sont sur le terrain mais il n’y a pas un groupe qui joue. C’est ce manque d’engagement qui s’est payé. Je crois que face au Sénégal peut-être que le jeu va changer. Peut-être qu’il y a aura de nouveaux joueurs qui vont apparaître et avec le soutien de leur public, peut-être qu’ils vont produire un autre jeu. Mais si c’est le jeu qu’ils ont produit en phase de poules, ça sera très difficile de battre le Sénégal. Parce que les Sénégalais ont été sérieux, constants, ils ont été sur le terrain et ont mouillé le maillot et le résultat s’est fait voir tout suite.
